En parcourant la table des matière du livre de Camille Sfez « Le Puissance du féminin« , j’ai décidé de commencer par le chapitre « peut-on nommer ces enfants qui ne sont pas nés ? ». Et j’ai eu envie de partager 2 histoires.
Je suis une maman de 3 enfants (2 grands et un bébé étoile), et je suis encore surprise de voir que ma fille et mon fils peuvent parler avec « facilité » de leur petit frère. Cela m’est arrivé quelques fois d’être témoin de discussions avec leurs copains et de les entendre parler de Noa : « c’est mon petit frère et il est mort. ». Ils pourraient très bien enchaîner avec un « et aujourd’hui j’ai mangé une glace pour le dessert. ». Ils n’ont pas ce filtre du tabou autour du deuil. Pour moi, il y a des moments où je n’arrive pas à agir comme je le ressens. Il y a une petite voix qui me dit « que vont en penser les autres ? que tu es coincée dans un deuil pathologique ». Pour le premier anniversaire de Noa, nous n’avons rien fait le jour même. J’ai traversé cette journée sans écouter mes ressentis, juste la petite voix. Et c’était encore plus triste. Il y a quelques mois, ma fille m’a demandé si cette année on pouvait fêter l’anniversaire de son petit frère. Et quand je lui ai demandé ce qu’elle avait envie de faire, elle m’a répondu : « On va lui faire un gâteau ! ». Le week-end dernier, j’ai trouvé des serviettes en formes d’étoile absolument trop adorable, des assiettes en carton en forme de lune et une bougie en forme de deux. Je suis tellement reconnaissante que ma fille aie pu exprimer son souhait. Et pour moi… cette petite voix est toujours là et j’essaie de trouver un équilibre. Mais j’ai cette sensation que c’est maintenant un peu plus juste pour chacun d’entre nous.
Et pour la deuxième histoire… j’accompagne une femme qui a appris à 40 ans qu’il y avait eu un bébé avant sa naissance. Au début, elle avait cette sensation que sa vie était sans dessus dessous, comme si une tornade était passée et avait complètement modifié le décors de sa vie. Aujourd’hui, celui qu’elle appelle son grand frère fait partie de son décors personnel, mais pour des raisons familiales elle n’a pas reçu l’autorisation d’en parler à l’extérieur. Et les mots de Camille Sfez « le poids d’un enfant invisible » me font penser à ce qu’elle m’a décrit à plusieurs reprises : elle ressent encore comme une grosse couverture lourde qui souvent la limite ou la ralentit dans ses mouvements ou ses actions.
Je me rend compte qu’il n’est pas simple de créer l’espace pour en parler. Que ce soit dans le couple ou dans la famille, chacun avance à son rythme et avec ses propres outils. Avec bulle de douceur, mon souhait est de pouvoir offrir un espace sécurisé pour y déposer votre ou vos histoires de vie et vous aidez sur le chemin pour créer et/ou ajuster votre/vos rituel(s).
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